Le sous-sol était toujours le lieu de tous les secrets, dernier exemple en tête : la planque hi-tech de Batman. Poussé par sa curiosité, Melvynn décida donc d’emprunter l’escalier pour descendre visiter l’étage inférieur de façon plus approfondie. Il atterrit dans un salon qu’il qualifierait de design et moderne. Il continua jusqu’à se retrouver dans la salle de bain. La nuit était déjà bien entamée, certains de ses colocataires avaient d’ailleurs peut-être déjà trouvé le sommeil. Pour lui, impossible de fermer l’œil. Une bonne douche lui ferait le plus grand bien. Il sortit une serviette d’un tiroir et se déshabilla. Pas complexé pour un sou et sachant pertinemment que la production ne diffuserait pas de telles images, il quitta même son boxer noir avant de pénétrer sous la douche. Silencieux, il laissait l’eau tiède ruisseler sur son corps nu ; ignorant encore que sa tranquillité serait vite menacée.

Je ne m'étais pas mélangé tout de suite au troupeau lorsqu'on avait été envoyé dans la baraque, non je préférais visiter tout, tout de suite pour connaître les lieux directes. C'est pourquoi qu'après avoir squatter les quelques pièces que j'aimais bien, je sorti pour pouvoir m'en crier une, avant de revenir à l'intérieur de la maison et de prendre la route du sous-sol, pour prendre ma douche tranquille. Et alors que je rentrais dans la pièce, commençant déjà à retirer ma veste, j'entendais l'eau coulée. Je regarda intéressé qui s'y trouvait. Peut être une demoiselle complètement nue qui prenait sa douche, c'est pourquoi je me désapa rapidement, jetant mes vêtements un peu partout comme si j'étais chez moi, jetant mon boxer au loin et prenant place à mon tour dans la douche et là surprise, c'était un mec. Autant à poil que moi. La situation n'était pas gênante, tant que le gars se trouvant à mes côtés n'étaient pas là pour reluquer mon appareil génital. Lorsqu'il me remarqua enfin, je lui présenta ma main. « Salut mon pote, crois pas que je kiffe faire connaissance avec les gens quand y sont à poil, mais juste j'aime bien savoir avec qui je prends au moins ma douche tu vois. » Toujours le grand sourire au lèvre.

Perdu dans ses pensées, Melvynn sursauta presque en découvrant qu’il n’était plus seul. En effet, un autre garçon qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de rencontrer, venait de le rejoindre sous la douche, nu également. Tout sauf pudique, sa présence ne le dérangeait pas. L’expression se mettre à nu prenait ici tout son sens. Amusé par sa réflexion, le New Yorkais lui adressa un sourire amical et se présenta en lui tenant poliment la main :
« Melvynn, 19 ans. Shakespeare si je ne me trompe pas ? » Un prénom aussi original ne s’oubliait pas, il l'avait entendu et immédiatement retenu.
« Déjà des premières impressions sur le jeu ? »

Je sentis que le garçon à mes côtés sursauta, c'est vrai que j'avais été discret, mais en même temps je pensais que c'était une femme moi. Bref, vêtus dans notre plus simple appareil, on avait plus honte de rien, tout du moins pour ma part, je n'avais jamais honte de rien. Lorsqu'il se présenta, je fus à mon tour surpris qu'il est retenu mon nom. Moi j'étais pas du genre à mettre tout de suite des noms sur des visages, me faudrait au moins deux trois semaines et quelques éliminations pour savoir retenir chaque nom. « Ouais c'est ça. Tu peux m'appeler Shake' si tu veux, par contre le Shaky', je le réserve au fille. » lui dis-je, y ajoutant un clin d’œil. Je me voyais pas me faire appeler par ce surnom par un gars, ça serait assez flippant en fait. « Ah et j'ai vingt-et-un ans. » Ouais je crois que ce détail était important quand même. Il me demanda ensuite si j'avais déjà des impressions sur le jeu, je haussa les épaules, passant mes mains dans mes cheveux mouillés. « Je sens qu'on va pas s'ennuyer ici, enfin de ce que j'ai vu, après peut être que je m'emballe un peu trop vite. » lui dis-je d'un air blasé. « Et toi, t'en penses quoi ? »

« T’aurais jamais dû me dire ça mec ! » Répliqua-t-il pour le mettre en garde avant d’éclater de rire. « Donc t’as un surnom spécial pour les filles… Ça promet ! »
Toujours aussi espiègle, il s’exclama en imitant volontairement le timbre de voix féminin :
« Oulala Shaky t’es trop sexy ! »
Évidemment le New Yorkais plaisantait. Au quotidien, il aimait bien taquiner son entourage. Certes ses blagues n’étaient pas toujours de très bon goût. Quoi qu’il en soit il ne souhaitait pas vexer son interlocuteur.

Il reprit finalement avec plus de sérieux :
« J’ai hâte de savoir qui sera ma partenaire ! »
Melvynn partageait la même impression, impossible de s’ennuyer ici.

Melvynn semblait trouver cela amusant d'avoir un surnom pour les filles, il se mit à se foutre de ma gueule et rire. Puis il imita une femme et là, ce fut à mon tour de rigoler. Il était complètement taré ce type, j'allais bien m'entendre avec lui. « Crois-le si tu veux, mais ça marche. » Et ouais, toute les filles m'appelaient ainsi après avoir passé un bon petit moment, mais après c'était souvent connard ou autre nom d'oiseau qui me faisait vraiment rire. Puis on reparla alors de l'aventure, il avait hâte de savoir qui serait sa partenaire et j'étais dans le même état d'âme que lui. Moi aussi je voulais savoir qui serait ma partenaire. « Moi aussi. Je veux une blonde. Pas trop lourde, qui me ferait la cuisine le matin, le midi, le soir. En fait, je crois que ma partenaire sera jamais à la hauteur de ce que j'attends. » lui dis-je, en souriant sachant que la femme que je décrivais n'était certainement pas parmi les candidates présentes. Je posa alors mon bras contre la paroi de la douche et baissa la tête, laissant couler l'eau le long de mon visage. On pouvait dire n'importe quoi, prendre une douche aussi tard, c'était géniale.

Lorsque l’occasion s’y prêterait, le New Yorkais essaierait peut-être la technique du surnom spécial filles. Et concernant Shakespeare, aucun doute possible, Melvynn continuerait de le surnommer Shaky. Après s’être longuement rincé l’ensemble du corps, le garçon sortit de la douche. Il s’enroula une serviette autour de la taille et s’approcha du miroir. Malgré l’heure tardive, il semblait en pleine forme. L’excitation fournie par le jeu s’avérait plus efficace que la caféine. Il ébouriffa brièvement ses cheveux courts.

« Ça Shaky, ça s’appelle le fantasme de la baby-sitter. » Répondit-il amusé, haussant le ton de sa voix pour se faire entendre. Melvynn ne savait pas vraiment cuisiner, il ne refuserait pas non plus une partenaire dévouée et prête à lui concocter de bons petits plats.
« Ne sous-estime pas la prod’, je suis sûr qu’elle nous réserve de nombreuses surprises. »
Jusqu’à preuve du contraire, l’Américain avait décidé de faire confiance à la production pour lui dénicher la demoiselle qui saura combler ses attentes.

Melvynn, avec qui je venais de prendre ma douche complètement désapé, m’abandonna dans la douche. Je continuais donc de profiter de la fraicheur de l'eau sur ma peau, alors que Melvynn continuait de me parler, même une fois sortie de sous les douches. Il me parla d'un fantasme sur les baby-sitters. Et bien contrairement à lui je n'avais jamais fantasmé sur ce genre de femme. « La seule baby-sitter que j'ai eu c’était ma grosse tante Mary, crois-moi, c'est le genre de femme à te rendre gay en moins de deux. » Rien que de me souvenir de ses baisers baveux sur mes joues, ses grosses lunettes qui pouvaient servir de loupe et les deux verrues sur son nez, ça me donnait des frissons. Cette femme était épouvantablement affreuse. On parla ensuite des partenaires qu'on était susceptible d'avoir et Melvynn disait avoir entièrement confiance en la production, contrairement à moi, qui me méfiait d'eux. « J'espère, parce que je supporterais pas d'avoir une fille qui me les brise. Tu sais le genre de fille trop pipelette qui t'en laisse jamais en placer une. Ou alors le genre de fille qui s'occupe de toi comme elle s'occupe d'un toutou, à t'habiller et te coiffer à sa guise. Manquerait plus qu'elle te promène en laisse t'sais. » lui dis-je, sortant à mon tour de la douche, attrapant une serviette que j'enroulais autour de ma taille et une autre pour frotter mes cheveux.

Melvynn ne s’était jamais vraiment demandé quel genre de filles ferait une partenaire idéale. En écoutant la réponse de son interlocuteur, il laissa à son tour vaquer son imagination. Le critère physique ne l’importait peu. De ce qu’il avait vu, chacune des candidates avait son propre charme. Le New Yorkais voulait une partenaire avec laquelle il pourrait former une véritable équipe, un duo solide. La confiance et le respect mutuels étaient donc les bases principales d’une telle relation. Il ne fallait pas non plus négliger la complicité et le sens de l’humour. Melvynn avait besoin d’une fille imprévisible, surprenante et pleine de ressources.

« Je ne sais pas si j’arriverai à détruire mon ego pour les beaux yeux d’une inconnue. Comme toi j’ai pas l’intention de me laisser mener à la baguette. Après je pense qu’il faudra d’une manière ou d’une autre arriver à faire des compromis, autant de son côté que du mien. »

Curieux de nature, le garçon ouvrit différents tiroirs de la salle de bain et mit la main sur des préservatifs. L’air espiègle, il se tourna vers son colocataire qui venait à son tour de sortir de la douche.
« T’as de la chance Shaky, ils ont pensé à tout. Regarde y’a même ta taille : XS. » Déclara-t-il amusé en lui balançant la boîte XS. Simple taquinerie amicale typiquement masculine.