LUNDI 20/08, VERS 15H. LIBRE.

Je n'arrivais pas à croire qu'il faisait aussi chaud. Ça devrait être interdit d'enfermer des gens dans une maison avec une chaleur pareille. Je fouilla dans mes valises à la recherche de mon short de bain que j'enfilais. Il était hors de question que je reste là-dedans, j'allais profiter de la piscine. Je pris donc le temps de retirer tout mes bijoux, genre ma gourmette qui me suivait depuis que j'étais gosse, la chaîne que j'avais autour du cou et qui renfermait l'un de mes plus grands secrets et me mit en route jusqu'à l'extérieur de la maison. Je ne fis même pas attention s'il y avait quelqu'un dans la piscine ou non, je couru simplement jusqu'à là-bas et fit une boulette canon. Lorsque je ressortis la tête de sous l'eau, envoyant d'un geste de la main mes cheveux en arrière, je remarqua qu'il y avait un type sur les transats que je venais d'arroser. Je fis une grimace, ne sachant pas si ce type allait m'en vouloir ou non, j'essayais tout de même de voir. « Excuse-moi mec. » lui dis-je alors, passant une nouvelle fois ma main dans mes cheveux nerveusement, posant mes bras sur le rebord de la piscine.

Ça va, le gars semblait pas trop vénère d'avoir reçu de l'eau, en même temps au bord de la piscine c'était le risque à prendre, mais bon y avait tellement de gens qui s'énervait pour rien parfois, que je préférais pas prendre le risque avec lui. Le type me certifia que j'avais de la chance que ce ne soit que lui, car si ça aurait été une fille, j'aurais passé un mauvais quart d'heure. Un sourire presque sadique se dessina sur mes lèvres. « J'aurais aimé voir ça. » lui dis-je. Après tout, j'aimais bien faire chier mon monde et embêté quelques demoiselles m'auraient bien plu. Le gars en face de moi se présenta. Il s'appelait donc Dimitri. Il avait la carrure d'un Dimitri. Ce type il était soit flic soit avocat, mais dans tout les cas y faisait un métier dans ce genre là. « T'oserais pas me faire ça à moi quand même. » lui dis-je, prenant un air assez maniéré, imitant une femme qui pétait plus haut que son cul. « Moi c'est Shakespeare. » me présentais-je un peu plus naturellement.

Le Dimitri semblait vraiment sympa, le courant passait déjà bien et ça promettait de nombreux fou rire. J'aimais bien les gars comme lui qui n'avait pas l'air de se prendre la tête, c'était bien plus intéressant qu'un type trop sérieux. Dimitri lui envoya d'ailleurs une bonne vanne après lui avoir demandé ce qu'il faisait dans la vie, en disant que si je lui répondais esthéticienne, il se mettrait à rire. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. « Pour tout te dire je suis toiletteur pour chien. Mon crédo c'est bichonner le client tu vois, ce qui revient un peu au même qu'esthéticien. » lui dis-je d'un air tout à fait sérieux. Avais-je vraiment la carrure d'un toiletteur ? J'espérais vraiment que non. Au bout d'un moment, j'éclatais de rire. « Mec, tu verrais ta tête, c'est à mourir de rire. Je suis vendeur dans un magasin de fringue en fait, en attendant de percer dans le foot. Et toi ? Je t'imagine bien boucher ou stripteaseur. » Bien sûr c'était complètement faux, je ne voyais pas du tout ce type faire ça.