20/08- Environ midi

La matinée était passée tellement vite, le temps de faire connaissance avec les demoiselles présentes et voilà comment s'occuper. Dimitri eut alors un petit creux, il fallait bien nourrir un grand gaillard comme lui, il prit donc la direction de la cuisine afin de se préparer un sandwich, il n'était pas très cordon bleu, habitué à ce qu'on lui prépare à sa place. Se rendant dans les lieux, personne ne s'y trouvait, il était seul, rare pour un endroit habité par autant de personnes, chacun divaguait à ses occupations, il ouvrit le frigo et prit quelques trucs avant de s'asseoir à table et se préparait quelques trucs, il sourit aux personnes passant par là et le saluant.

La matinée était passée plus vite qu’il ne l’aurait imaginée, et son moment dans la piscine avec la dénommée Alexa avait suffi à enjoliver son humeur : tant mieux, parce qu’à l’heure de midi pointant, il commençait à avoir faim. Incapable de savoir comment les choses allaient fonctionner dans la maison, Leeven s’était laissé aller à fureter aux alentours, observant les réactions des uns et des autres pour savoir comment s’y prendre : oui, la dernière chose dont il avait envie, c’était créer une affaire d’état entre lui et tous les candidats parce qu’il avait eu le malheur de se préparer un casse-dalle sans penser au repas de midi des autres. Devaient-ils manger tous ensemble ? Les lieux semblaient assez grands pour que de tels événements soient organisés, mais ce n’était pas pour autant que Leeven avait l’envie de côtoyer toute une masse de personnes pendant qu’il mangeait : le temps de la cantine, il avait été plutôt ravi de le laisser derrière lui. C’est donc avec une once de soulagement, qu’il vit Dimitri agir en totale indépendance, et se préparer un sandwich dans son coin. Sans tarder, Leeven le rejoignit, lui adressant un simple signe en guise de salutations, avant de s’asseoir à la table avec lui, entreprenant de se faire également un bon repas vite avalé. Non pas que le temps leur manque particulièrement par ici, mais il était trop nul en cuisine pour tenter quoique ce soit d’autre. « Oh tiens, ne serait-ce pas le Prédateur que je vois là ? » Il ricana : cette Marnie Odair avait su l’affubler d’un surnom mémorable, tant et si bien que Leeven toisa un instant son interlocuteur, sans méchanceté, avant de plonger les deux pieds dans le plat. « Alors, la chasse a été bonne cette nuit ? » Occupé à tartiner quelques trucs sur son pain, il reprit, dans un léger sourire. « Elle est plutôt sympa, ta coloc en plus. » Jolie blonde, il avait assisté à leur arrangement, comme tout le monde dans la maison, puisque la demoiselle avait plus ou moins envoyé une proposition publique et officielle pour trouver son colocataire : pas de quoi rechigner, surtout pour un mec comme Dimitri, probablement.

Rien de mieux pour un homme qu'une maison pleine de demoiselles célibataire, d'un frigo rempli, d'une salle uniquement réservée à la testostérone et des jeux vidéos, simplement cela manquait un peu de demoiselles aux petits soins pour eux, c'est à dire qui leur ferait un bon petit repas car Dimitri ne mangerait pas des choses toutes prêtes tout au longs de l'émission sinon il finirait par ne plus avoir cette carrure bien au contraire. Mais alors qu'il se pensait seule, il ne put s'empêcher d'arquer le sourcil lorsqu'il aperçut le sex-symbol s'approcher, il était entré en couple cet homme, alors il ne touchait pas aux demoiselles, dommage pour lui cela en ferait plus pour Dimi : « Oui c'est bien lui, je pense que ces surnoms vont nous poursuivre jusqu'à la fin du jeu. ». Cela n'allait pas agacer Dimitri, bien au contraire, il n'y avait rien de méchant là dedans, par contre cela aurait été le cas social ou le pervers enfin des choses péjoratives, il l'aurait mal pris et l'aurait très vite fait comprendre, mais là rien de bien alarmant au contraire, prédateur faisait de lui un chasseur à femmes et cela fonctionnait quelle question ! « Et non, il faut une nuit d'adaptation à ces demoiselles, tu les connais, le première jour, le réflexe c'est « jamais le premier soir », mais là ce soir c'est le deuxième. » Il se mit alors à rire, sur ce coup là il n'avait pas tort. Dans sa vie, il avait croisé de nombreuses femme réticentes au premier soir afin de ne pas passer pour une fille facile, simplement une fois le deuxième soir arrivé, elle arrive dans même les avoir appeler. « Puis ma coloc, elle est sympa, figure-toi que l'on a plus parlé qu'autre chose. » Rare pour un homme comme lui, mais ce n'est pas la première et la dernière fois que ça lui arrive, de toute façon, il a fait ses précautions avant de venir à ce niveau là, la veille de son entrée, il a certainement été croisé dans les bras de plusieurs femmes. « Et alors, ta nuit ? Je suppose que tu n'as pas parlé quant à toi ? » Avec une fille aussi jolie que sa petite amie, il n'a pas du s'ennuyer.

Pour sûr, l'aventure ne faisait que commencer. Et pourtant, elle démarrait sur les chapeaux de roue : pour Leeven en tout cas, très vite. Peut-être trop vite ? Quel paradoxe pour un mec comme lui, qui vivait ses relations habituelles avec les femmes comme des aventures vite oubliées une fois le lendemain arrivé. Malheureusement ici, tout était différent ; et c'était avec bien plus de précautions qu'habituellement qu'il se devait d'agir : lui qui avait rarement fait preuve de prudence ou de retenue dans ses relations, suivant le gré de ses envies sans se poser des questions, voilà qu'il se sentait devenir un tout autre type de mec. Réfléchi et prudent, du moins, avec Caroline, loin de lui l'idée ou même l'envie de se la mettre à dos pour quelque raison que ce soit : après tout, autant transformer cette révélation subite en un avantage certain, un soutien bien indispensable pour la suite de l'aventure. Dans l'espoir sourd en tout cas, que tout ne devienne pas bizarrement compliqué entre eux, malgré la soirée qu'ils avaient passée ensemble. Car non, bien sûr que nous, les choses sérieuses, ce n'était vraiment pas fait pour lui : il avait bien été qualifié de sex-symbol dès le début de l'émission, et non pas le "type sérieux" ou "monsieur amour". Entre le prédateur et le sex-symbol, qui sait, ils pourraient peut-être bien trouver un terrain d'entente et un minimum de compréhension, l'un avec l'autre... autour d'un sandwich. « Je retiens plus facilement les surnoms bizarres des gens plutôt que les prénoms... donc bon. » D'ailleurs, lui c'était ? Ehm... Prédateur, restons là-dessus. Et d'ailleurs ça lui correspondait mieux que n'importe quel prénom, rien qu'à entendre sa réponse, qui arracha un ricanement à Leeven : « C'est sûr. M'enfin, sans caméra, le premier soir ça marche aussi. » Du moins, pour les femmes californiennes, le premier soir ça marchait relativement facilement. Ce qui arracha un nouveau sourire à Leeven à la révélation de Dimitri : voilà qu'il perdait un tout petit peu de son statut de Prédateur : « Ouh, parler, ça devait être intéressant. » Il avait beau le taquiner, se faire narquois, il n'avait pas non plus poussé les limites avec Caroline, au combien ils avaient pour défi de paraître comme le parfait petit couple en une semaine chrono. Il soupira légèrement, finissant son sandwich au questionnement de son interlocuteur : « Les sex-symbol parlent aussi, tu crois quoi. On a parlé. Et pourquoi tu penserais le contraire ? » Il sourit, arquant un sourcil comme sceptique. Avait-il vraiment l'air d'un stéréotype sur pattes ? Mouais, peut-être, mais c'était comme ça qu'il avait vécu jusque là.